ce monde cruel est un bordel où certaines personnes deviennent importante [pv: Ella]

« La psychologie est la science qui vous apprend des choses que vous savez déjà en des termes que vous ne comprenez pas. »
Jean Nohain

ELLA && DANIELLE

Le petit « zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzt zzzzzzzzzzzzzt zzzzt » strident et particulièrement agaçant du réveil commença à faire des siennes vers six heures du matin environ. Cependant notre Danny international n’y prêta aucunement attention et tapota gentiment dessus pour qu’il la ferme, ce petit jeu dura une heure ou deux, jusqu’à ce que, furieuse, elle pète littéralement un plomb et l’envoya valser à l’autre bout de sa chambre, atterrissant avec une douceur infinie contre le mur complètement fracassé. Elle était trop fatiguée pour se lever ! Personne ne voulait comprendre ou quoi ? Et reparti au pays des rêves. C’est à se demander ce qu’elle faisait de ses nuits la demoiselle… Après avoir eu raison du pauvre réveil dont les pièces jonchaient à présent le sol, un autre « obstacle » se mit en travers de son chemin et de son sommeil: le soleil ! celui-ci commença doucement, mais sûrement, à traverser les persiennes et à l’éblouir -pour ne pas dire l’aveugler- de ses rayons. C’est alors que celle-ci rabattit dans un mouvement extrêmement lent et mou la couette sur elle -héhé ! c’est qu’elle ne manquait pas de ressources la petite !- En même temps, qu’une voix s’éleva un étage plus bas, la conjurant de se lever et d’arrêter d’être aussi molle. Une réplique cinglante voulu sortir d’entre ses lèvres seulement elle se retint en bonne fille qu’elle était, enfin, disons que c’était surtout parce qu’elle n’avait pas la force nécessaire d’hurler pour que sa colocataire chérie puisse l’entendre de là où elle se trouvait ! Or, lorsque la lumière du jour se fit plus forte et beaucoup plus chiante à esquiver la demoiselle décida, enfin, de se lever, passa dans la salle de bain, prit une bonne douche, s’habilla et descendit prendre ce que communément on appelle le « petit déjeuner » mais bon, pas sur qu’à 11h le commun des mortels puisse appeler ça le un « p’tit déj’ » m’enfin que voulez vous les amis ! Nous sommes à Copenhague et qui plus ai un jour de week-end ! Tout le monde sait qu’a Copenhague on vit la nuit ! -enfin non ça doit être quelque part à NY qu’on dit ça mais bon tout est une question d’opinion et de vocabulaire Darling. En même temps qu’elle avalait son bol de céréales, la brunette subit les quotidiennes jérémiades de sa colocataire quant à son attitude et notamment sur son comportement notamment de « couche tard, lève tard » mais aussi de ses habitudes, qui soit dit en passant, « devraient être changées et éradiquées au plus vite si elle espérait encore vivre sous son toit ». Oui car il faut le préciser, la demoiselle à quand même dix-neuf ans et, je vous l’accorde, on lui en donnerait dix dans cette situation là mais bon, le jour où Karen pourra se passer de l’argent et des conseils de la jeune demoiselle qui était d’un plus âgée qu’elle et qui lui servait de cousine n’est pas encore arrivé d’autant plus qu’en bonne étudiante qu’elle était, elle souhaitait poursuivre ses études et donc n’avait d’autre choix que de subir les leçons de morales de sa cousine et de travailler au Norden Café –quoique ceci n’était pas une contraire car elle aimait réellement cet endroit. Non mais arrêtez de rire ! Vous savez combien coûte les cours de photographie ? Enfin bon, revenons en à nos moutons… celle-ci ne cessa donc d’acquiescer en espérant avoir la paix, en même temps que pouvait-elle faire d’autre ? La demoiselle avait un mal de crâne horrible et en ce moment même elle ne rêvait que d’un bon doliprane.

En montant les marches des escaliers pour aller chercher son sac, elle se rappela qu’elle avait rendez vous avec Ella. Ella sa « psy » soit disant, c’était une bonne idée d’Alex ça qui disait que ça l’aiderait, la calmerait blablabla … Evidement qu’elle n’était pas d’accord, elle n’avait pas besoin d’un étranger à qui parler de ses problèmes. Danny avait déjà suffisamment de mal à parler de ses problèmes en tant normaux et avec des gens qu’elle connaissait depuis des lustres alors là ça risquait d’être drôle ou plutôt muet. Cependant, elle avait accepté d’y aller pour Alex.

La demoiselle sorti de la maison, constata que le soleil était à demi-présent, souffla un coup et mit ses écouteurs en place, appuya sur la touche « play » de son Ipod et se laissa bercer par la musique. Danielle marcha longtemps, eh oui ne voulant pas prendre le bus ou autre il ne lui resta que ses pieds. Lorsqu’elle arriva au point de rendez-vous : Le jardin Tivoli, la verdure lui fit des appels de phares et alla s’installer dans l’herbe, tout près du lac en attendant la psy…

→ you could be happy, do you know that ? ←

La ponctualité n'avait jamais été le fort de Ella. Même dans les moments les plus importants, comme les examens, les enterrements ou bien les embauches de job, elle trouvait toujours un moyen d'arriver en retard. La différence qu'elle avait avec les autres personnes, c'était qu'elle, elle ne le faisait pas exprès d'arriver en retard. Elle n'était pas une marmotte au lit, non, elle se levait à la première sonnerie, son problème était que son réveil, il était foutu et qu'il ne sonnait par conséquent, jamais. Cette belle journée ne faisait pas exception à la règle. Ella était en retard et c'était un texto de sa nouvelle colocataire, accessoirement son ancienne petite-amie, qui la tira de son sommeil. Comment avait-elle pu en arriver là ? Pourquoi n'achetait-elle pas un nouveau réveil ? Un sourire naquit sur son visage, jamais elle ne pourrait jeter ce réveil en forme de marin, c'était celui de son père et qu'il marche ou ne marche pas, elle s'en foutait bien. Elle savait juste qu'il resterait là et que personne ne pourrait le lui enlever. Encore sous son oreiller, elle attrapa son téléphone portable à l'aveuglette sur la table de nuit tout en faisant tomber ce qu'elle aurait dit être sa montre. Le message précisait que Danielle l'attendrait bien dans les jardins de Tivoli. Qui était Danielle ? La nouvelle patiente d'Ella suite à la demande d'Alex. Apparemment une petite à laquelle elle était très attachée mais qui était atteinte d'une maladie et qui se détruisait par le biais de divers hallucinogènes. Chose qui détruisait Alex même si elle ne le montrait pas car cette Danielle, elle l'avait légèrement prise sous son aile. Ella, ayant l'habitude d'être confrontée à des jeunes à problèmes, avait été la première personne vers laquelle Alex s'était tournée. Et Ella, désireuse de se faire pardonner ses erreurs passées et éternelle amoureuse de son travail avait accepter d'aider cette Danielle, devenant ainsi son nouvel ange gardien. De plus c'était un défi pour la Madsen qui n'avait jusqu'à aujourd'hui travailler uniquement avec des enfants dits handicapés. Là c'était différent, Danielle était malade et bien plus âgée que la normale. En un soupir royal, elle se leva et fila sous la douche après avoir rapidement répondu au message de sa colocataire. Alex travaillait et la blonde était certaine qu'elle avait décalé ses horaires pour rester le moins de temps à la maison pendant la journée, et donc l'éviter. C'était tout aussi dur pour Ella qui avait beau faire comme si tout était normal alors que cette situation était tout sauf normale. Bon, au moins c'était toujours mieux que les cris de son beau-père et les sarcasmes de sa mère. Mais comme même. Vous le supporteriez vous de vivre sous le même toit de l'être qui fait battre votre cœur sans même pouvoir le toucher ? Non, je ne crois pas. Elle s'habilla avec le peu de fringues qu'elle avait réussi à mettre dans son sac lorsqu'elle avait quitter l'habitation de sa mère. Tâchant d'être un soi peu présentable. Ce qui était le cas même si elle ressemblait légèrement à une universitaire. Danielle était étudiante aussi, avec un peu de chance, ce look lui vaudrait sa sympathie et son amitié même si Ella en doutait fort. Ce genre de patient, il fallait des jours voire des semaines ou des mois avant qu'ils ne vous accordent leur confiance et qu'ils acceptent de vous parler. Entre d'autres termes, une réelle partie de plaisir ! En sortant, elle attrapa une pomme qu'elle dévora sur le chemin. Bon sang ! Elle avait déjà cinq minutes de retard et elle ne savait même pas à quoi la petite ressemblait. Ce n'était pas faute de l'avoir vu une ou deux fois au bar pourtant mais la mémoire photographique de la danoise était tout sauf à un niveau élevé. Elle le regrettait fort bien, ça aurait pu lui éviter d'être d'avantage en retard cette fois-ci. Arrivée aux jardins, elle chercha Danielle du regard mais qui dit qui endroit public dit plein de gens. Désespérée, elle sorti son téléphone portable et demanda à quoi elle ressemblait à Alex qui lui répondit automatiquement. Brune, taille moyenne, look de délurée… Sur l'herbe ! Cela ne pouvait être qu'elle. Ella s'avança jusqu'à elle, lui faisant ainsi de l'ombre. « Danielle ? » La jeune fille ne répondit pas mais elle leva la tête. Dieu merci c'était elle pensa Ella. Sinon on l'aurait encore prise pour une folle et c'était la dernière chose dont elle avait besoin. Danielle faisait comme si elle ne l'avait pas entendue, Ella comprit automatiquement son caractère, la jeune fille désirait qu'elle s'en aille pour échapper à cet interrogatoire. Elle n'aimait pas parler aux gens qu'elle ne connaissait pas. Pour lui faire comprendre qu'elle ne bougerait pas et qu'elle avait comprit qui elle était, Ella s'assit près d'elle sur l'herbe et lui tendit une main pour la saluer. « Je suis Ella, l'amie d'Alex. »

by psychozee & lj.

Assise face au lac, Danielle regardait ces abominables gamins en pleine santé courir, jouer au ballon, s’essouffler puis recommencer encore, encore et encore. Et ajoutez à cela leur braillement ainsi que leur cris de joie. Evidement qu’elle était jalouse d’eux, à leur âge, elle n’avait pas le droit de faire le dixième de ce qu’ils faisaient et pour peine la première fois qu’elle s’y était adonnée elle avait fini dans le coma pendant plusieurs mois, génial comme enfance, c’est moi qui vous le dit. Ainsi, Danny ne supporta pas les regarder une minute de plus, détourna le visage et son regard se perdit dans le vide, quelque part vers l’étendue d’eau face à elle. Ensuite elle se surprit à maudire Dame Nature, le ciel et la terre sans oublier ses maladies qui l’handicapent au quotidien. D’ordinaire, la jeune demoiselle n’était pas aussi énervée et dépressive enfin tout est relatif, disons que dans sa courbe d’humeur, qui atteint les extrêmes, là elle se trouvait quelque part en dessous de la courbe des abscisses, quelque part vers moins l’infini. Eh oui, cyclothymique pour un jour, lunatique pour toujours. Pourtant, je vous jure, qu’elle essaie de faire des efforts, cependant c’est comme les poètes, une fois que le spleen s’abat sur vous, difficile de s’en défaire.
Ce fut donc à bout de nerf qu’elle renvoya le ballon que les gosses avaient envoyé près d’elle et qu’elle sortit une cigarette de son propre paquet -précisons que ce paquet customisé n’est là que pour les urgences, les cas d’extrême nécessité- la coinça entre ses lèvres pendant qu’elle chercha son briquet fétiche dans son sac, pendant une demi seconde elle pensa l’avoir oublié stressa et s’énerva un coup en lâchant un « putain » qui venait du plus profond du coeur avant de le retrouver et de finir par allumer sa cigarette. Dan fit nonchalamment quelques ronds avec la fumée avant de reporter son attention vers la montre à son poignet. Elle se rendit compte que sa pseudo « psy » était sérieusement en retard, ce qui l’énerva encore plus et tira un autre coup sur sa cigarette avant de se « re-détendre » ou du moins c’était l’impression qu’elle avait eu. Sachez que la petite à toujours besoin d’une clope ou deux –pour ne pas dire plusieurs- dans les cas de stresse ou d’énervement et autres accompagné d’un bon café bien noir, vous savez celui qui arrive à vous tenir une nuit entière lors de vos partiels ? eh bien celui ci même. C’est la vie, c’est comme ça faut pas chercher à comprendre. Après plusieurs minutes, elle écrasa sa cigarette, toussa un bon coup et plaça sa main sur son cœur vérifiant qu’il battait normalement, espérant surtout, oui elle savait que c’était mauvais et très dangereux pour elle mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se faire du mal. Danielle rejeta un coup d’œil à sa montre et inspira un coup. Puis elle sortit son appareil photo histoire de prendre quelques clichés en attendant la psy. Alors qu’elle était sur le point de se lever pour quitter les jardins son esprit le lui ayant ordonné, une ombre vint et lui cacha le soleil. Une réplique cinglante voulu sortir d’entre ses lèvres cependant devancée par la personne elle se tut. « Danielle ? » demanda la personne en question. La demoiselle leva les yeux dévisagea la personne : grande, blonde, plutôt jolie, au look universitaire. Si elle croyait obtenir sa sympathie par simple effort sur le look ou la manière d’être, elle se trompait énormément. Bien évidemment qu’elle l’a reconnu, c’était l’amie d’Alex, elle le savait, mémoire visuelle les amis que voulez vous. Et puis, quasiment personne ne la connaissait venant à peine de débarquer un inconnu ne se serait pas posté devant elle, en l’appelant par son prénom ! D’ailleurs à ce moment là, Danny commençait sérieusement à en vouloir à Alex qui l’avait foutu dans un tel pétrin, jamais elle ne lui avait demandé de l’aider, juste de l’écouter de temps à autres et elle, elle croyait bon de demander à une de ses amies de jouer les psy. Dan se contenta de croiser son regard avant de le reporter sur son appareil sans lui adresser un seul mot espérant que cette dernière comprendrait qu’elle n’avait aucunement envie de parler et s’en irait. Seulement, celle ci se révélait être un peu plus coriace et têtue et s’assit à son côté. Putain,pensa Danielle. J’suis pas sortie de l’auberge…. La jeune blonde lui tendit une main amicale histoire de la saluer avec un « Je suis Ella, l'amie d'Alex. » Karen regarda la main qu’elle tendait et ne prit pas la peine de lever les yeux lorsque celle ci s’adressa à elle. Non pas qu’elle soit orgueilleuse, mal élevée ou arrogante, pas du tout, elle n’aime juste pas qu’on se mêle de ses affaires. D’ailleurs, elle savait que si la jeune femme était venue comme ca pour faire connaissance elle ne se serait pas montrée autant réticente même plutôt sociable et souriante. Or là elle venait dans l'unique but de parler des problèmes de Danielle, se mêler de sa vie privée en quelques sorte. Donc, notre jeune anglaise ne lui sera pas la main. « J’ai pas besoin d’aide » lâcha-t-elle en guise de réponse sans regarder Ella mais toujours les yeux rivé sur l’étendue d’eau. Autant être claire dès le début, histoire qu’aucune des deux ne perde son temps. Ella était donc libre de partir maintenant, Danielle ne dirait rien à Alex si elle le voulait, oui sait-on jamais qu'elle lui ai fait une promesse ou un truc dans le genre et puis en plus connaissant le caractère d'Alex.